Ainsi que vous pouvez le découvrir dans le récapitulatif des actions que nous avons menées durant toute la dernière mandature, le Collège MR de Villers-la-Ville ne semble pas vraiment déterminée à avancer sur les questions climatiques et celles relatives à la biodiversité.
Pour nous, le manque de volonté politique est flagrant.
Certes, il y a un Plan Climat, dit PAEDC pour Plan d’Action pour l’Energie Durable et le Climat https://www.villers-la-ville.be/administration/services-communaux/energie/plan-d2019action-energie-durable-et-climat-2021?searchterm=Plan+climat mais ce dernier comporte des défauts majeurs :
D’abord, l’absence volontaire et même le refus de toute participation citoyenne. Ainsi à titre d’exemple, malgré nos propositions, jamais la majorité n’a accepté de nous rencontrer. Le Comité de pilotage mis en place (non par tirage au sort comme le demande la Région wallonne mais par la sélection, pour la plupart des membres, de sympathisants du MR) est tombé aux oubliettes. Il n’a tenu aucune réunion depuis plus de deux ans.
Ensuite, la communication envers la population. Une seule réunion d’information vers la population a été organisée le 1er juillet 2021 et cette réunion s’est même terminée en eau de boudin : les citoyens n’ont pas pu poser leurs questions. Il n’y a eu aucune communication spécifique officielle à son propos à part quelques éléments vagues dispersés dans l’Agenda communal (https://www.villers-la-ville.be/administration/services-communaux/publications-communales ).
Autre problème, le Plan Climat de Villers n’évoque rien des Gaz à effet de serre (GES) émis par le secteur agricole sauf en ce qui concerne le CO2.
Or, dans l’agriculture, il y a des émissions de méthane via les ruminants qui présente un effet de serre 28 fois supérieur à celui du CO2 sur 100 ans, et celles des protoxydes d’azote (N2O) qu’on trouve dans la composition des produits phytosanitaires encore bien trop présents en agriculture conventionnelle.
Cet « oubli » est très dommageable car on part d’une évaluation incorrecte. Selon certaines estimations fiables, les émissions de GES représenteraient en réalité 24,7 % des émissions du territoire villersois au lieu de 3.3 % considérés actuellement. De ce fait, on « oublie » que notre commune a une grosse capacité d’action, justement du fait de sa ruralité. L’agriculture représente en effet une voie potentielle d’atténuation du changement climatique grâce au stockage du carbone dans les sols et la végétation notamment. Enfin, et c’est très important, on sait que le secteur agricole est très vulnérable aux impacts du changement climatique. La variabilité des rendements des cultures a fortement augmenté au cours des dernières décennies, essentiellement en raison d’événements climatiques extrêmes, tels que vagues de chaleur et sécheresse qui ont considérablement réduit le rendement de certaines cultures. Nos agriculteurs en payent déjà le prix. Il convient de les soutenir, de les accompagner dans l’adaptation aux effets des dérèglements climatiques et l’atténuation des GES.
Quatrième élément qui nous préoccupe : les données qui permettent une évaluation des actions entreprises sont manquantes ou très difficilement accessibles. Nous avons obtenu, sur le tard et donc il y a à peine quelques jours, les tableaux reprenant les données chiffrées. C‘est très technique. Nous avons besoin de temps et d’aide pour examiner cela plus à fond. Mais nous avons déjà pu voir que différentes données sont manquantes (par exemple la production hydraulique à l’abbaye et celles relatives aux bâtiments publics).
Cinquième élément : Le Collège fait état d’une diminution des GES d’environ 5 % par an depuis 2018 (https://www.villers-la-ville.be/administration/services-communaux/energie/suivi-du-plan-climat-pour-site-internet-20241001.pdf ), sans dire ce à quoi elle doit être attribuée.
- Est-ce à l’une ou l’autre action forte ? Si oui laquelle, lesquelles ?
- Est-ce à une évolution des comportements de nos concitoyens ?
- Est-ce une « aubaine » due à l’effet COVID ?
- Ou encore à l’extinction de l’éclairage public la nuit ??
- Un mix de ces éléments ?
Ce n’est pas très clair à l’heure actuelle mais il semble bien que les chiffres annoncés par le Collège ne sont pas corrects car ils tiennent compte de l’année 2020, année Covid qui, comme nous le savons, a connu un arrêt quasi-total des échanges. Cette année doit être ôtée des calculs si nous voulons avoir une estimation plus correcte de ce qui se passe chez nous. Et si on le fait, on arrive à une réduction de 2% par an, en moyenne, basée sur 3 ans : 2017-2018-2019. Pas 5 %. Nous tenons les chiffres de nos calculs à disposition.
Ce manque d’analyse fine et transparente est bien dommageable car c’est justement ce type d’informations qui permettrait de voir si on avance vraiment dans le bon sens ou non et ce sur quoi porter plus d’attention. C’est d’autant plus important que l’aspect sobriété énergétique s’avère un levier indispensable et que le collège n’en parle pas ;
Voilà pour l’essentiel. Il y aurait bien évidemment encore beaucoup de choses à dire.
- Notamment en matière d’adaptation du territoire.
- On pourrait saluer nos maraichers locaux qui font un boulot formidable.
- On pourrait aussi saluer le super travail accompli par les bénévoles de la donnerie.
- Saluer le fait que les voitures partagées se mettent en place (3 via la communes et 2 via des privés si notre compte est bon).
- Saluer le fait qu’enfin l’adaptation de nos bâtiments publics soit étudiée même si nous trouvons que cela traine beaucoup trop.
- …
Mais il faut bien et malheureusement le dire. A l’allure où le travail se fait pour le climat, il n’y a quasi aucune chance d’aboutir aux objectifs fixés dans le Plan climat alors que ses objectifs sont en deçà des nécessités si nous voulons nous donner une petite chance de vivre en 2050 dans un environnement apaisé. Les contrecoups du climat en mutation sont déjà présents, ils vont s’accentuer. L’enjeu est donc majeur.
C’est pourquoi nous appelons tous les groupements et candidats qui se présentent aux élections ainsi que tous les citoyens à se saisir de cette question et à faire en sorte que notre commune arrête de tergiverser. Il faut qu’elle prenne le taureau par les cornes au-delà des clivages politiques. Le climat n’attend pas. Il faut au moins respecter les engagements auxquels notre commune a souscrit en adhérant à la Convention des Maires Pour le Climat :
Villers Pour le Climat
lundi 7 octobre 2024